mercredi 20 juin 2012

Tante Jeanne et le mariage estrosien.

Le Ficanas : Bonjour ma tante!
Tante Jeanne : Té, le babatchou! Comment vas-tu mon neveu ?
Le Ficanas : Ça va ma tante; j’ai une grande nouvelle à t’annoncer.
Tante Jeanne : Atchidenté ! Balourdin comme tu es, je m’attends au pire.
Le Ficanas :  Ca va te faire plaisir. Mais, ça va te coûter des sous…
Tante Jeanne : A paire aquistaire, enfant acabaire. Mais je ne suis pas encore morte mon neveu !
Le Ficanas : Mais non ! Pas autant que ça. Un cadeau tout simplement. La nouvelle c’est que je vais me marier!
Tante Jeanne :La pauvre ! Il y en a une qui a voulu; propi ? Un rascleux comme toi?
Le Ficanas : C’est Magali, la fille de Fine.
Tante Jeanne : Tu m’étonnes ! Fine elle avait déjà épousé un falabraque (Dieu ait son âme) et la fille elle fait pareil, elle te marie toi… Et alors les novi, vous faites ça où ?
Le Ficanas : A la mairie principale, au Vieux-Nice. 

Tante Jeanne : Ah c’est pas un mariage alors, c’est un enterrement… Pas même un caga bléa viendra. La mairie c’est le no mans land matrimonial maintenant. Va te marier ailleurs !
Le Ficanas : Pourquoi tu dis ça ? On va faire les mariolles, on va chanter la miéu belle Nissa, quelques pétards, un drapeau niçois…
Tante Jeanne :T’es un babachou. T’as pas lu la charte d’Estrosi ?
Le Ficanas :  Quelle charte ?
Tante Jeanne : Pas de cris, pas de sifflets, pas de drapeaux, pas de groupes folkloriques, pas le droit de stationner, pas de danses, pas de parade… Et avant t’amène Magali signer avec toi, sinon, pas de mariage !
Le Ficanas :  Tu plaisantes ?
Tante Jeanne : Ah non, pas du tout. Tu vas te marier et puis quand tu sors tu tires le mourré. Allez, sois pas un stassi, va te marier ailleurs! À Nice, il y a plus que les testa d’anchuga qui y vont !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

vendredi 2 septembre 2011

Tante Jeanne et l’enveloppe de Liliane

Le Ficanas : Bonjour ma tante!
Tante Jeanne : Té, le babatchou! Comment vas-tu mon neveu ?
Le Ficanas :Ça va ma tante et toi?
Tante Jeanne : Comme les vieilles, tu sais avec la crise, j'attends que ça passe.
Le Ficanas :On n'est pas prêt d'en sortir... Dans vingt ans peut-être!
Tante Jeanne :  T'inquiètes, dans vingt ans je serais toujours là...
Le Ficanas :Je te fais confiance ma tante, mais tu ne vas pas à Paris par hasard ?
Tante Jeanne :  Que lenga a, à Paris va. Il y a le téléphone aujourd’hui. T’es pas au courant ? Tu veux quoi?
Le Ficanas :Tu es toujours en contact avec ton amie Liliane?
Tante Jeanne :  Ah! Elle rajeunit pas. Je l'ai vue à la télévision, elle a pris un de ces coups de vieux... Tu lui veux quoi à Lili?
Le Ficanas :D'abord que tu la remercies pour l'enveloppe.
Tante Jeanne : Ah elle continue? Elle n’est pas rachou. C'est gentil ça.

Le Ficanas : Oui mais le problème c'est qu'elle ne met que des billets de 500.
Tante Jeanne :  De quoi tu te plains?
Le Ficanas :Va essayer d'acheter un paquet de cigarettes avec 500€. Le buraliste, il te fait une attaque, il n'en a pas vu depuis des années. C'est partout pareil!
Tante Jeanne :  J’en ai une fourre de cette époque. On ne te donne rien, tu rougnes, on te donne, tu rougnes aussi. Tout es amar per cu a de fel en la bouca. Mieux vaut lui foutre la paix à Liliane. Avec la fille qu’elle a !!! Je ne vais pas l’emboucaner pour les centaines de milliers d’euro qu’elle t’a refilé.

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

samedi 14 mai 2011

Tante Jeanne et les jumeaux de Carlita


Le Ficanas : Bonjour ma tante. Ça va bien ?
Tante Jeanne : Ah ! Tu es vivant ? Fai-mi une baieta. J’avais plus de nouvelles. Il ne se passe rien ?
Le Ficanas : Pas grand-chose ma tante. C’est bien calme….
Tante Jeanne : Calme ? Tu plaisantes, avec la chanteuse aphasique qui est enceinte !
Le Ficanas : De qui tu parles ?
Tante Jeanne : De Carlita !!! Que bagadou tu fais …
Le Ficanas : Tu veux parler de la femme du président ? Franchement !
Tante Jeanne : Dau bouon ! Elle serait enceinte. Qu’est-ce qu’il sème ce président. Il fonde une dynastie ?
Le Ficanas : Vu le nombre de français qui ont regardé le mariage de Kékate et Willy, ils sont nostalgiques de la royauté.
Tante Jeanne : Propi et cet été, on se fait Bébert et la Wittstock à Monaco. En France, il ne se passe rien. Nico et Carlita, ils sont déjà mariés. Quant à Nice, je ne te dis pas : le désert…
Le Ficanas : En attendant, l’accouchement de Carla, si c’est vrai, ça va occuper les colonnes de la presse people et les émissions de télé.
Tante Jeanne : Alors l’autre jour j’ai entendu dire que cela lui faisait gagner dix points pour l’élection présidentielle. 
Le Ficanas : Et il paraît que ce serait des jumeaux !
Tante Jeanne : Tu te rends compte, ça lui fait vingt points d’avance pour les présidentielles !
Le Ficanas : Bonne affaire pour le président.
Tante Jeanne : Imagine qu’elle fasse des quintuplés ? Il passe au premier tour sans faire campagne !
Le Ficanas : Il faudrait un miracle.
Tante Jeanne : O Cristo dimanche, je vais demander ça à Jean-Paul. Il lui en faut un autre pour se faire canoniser et ça nous évite la campagne électorale…

Cagades recueillis par Christian Gallo © Le Ficanas ®

lundi 11 octobre 2010

Tante Jeanne et les vidéos-amendes.

Tante Jeanne : Ah mon neveu tu tombes bien.
Le Ficanas : Oui ma tante, bonjour. Que puis-je pour toi ?
Tante Jeanne : Demain c’est l’anniversaire de Mietà. Ce n’est pas que cela me fait plaisir, elle a cinq ans de moins que moi, mais elle en paraît dix de plus…
Le Ficanas : Et alors ?
Tante Jeanne : Tu vas m’accompagner chercher les fleurs, prendre les chocolats chez Auer et aussi tu vas m’arrêter cinq minutes chez l’esthéticienne. Juste pour pendre une crème, rien d’autre.
Le Ficanas : Ah; ben non, ce n’est pas possible.
Tante Jeanne : Comment ce n’est pas possible. Tu veux que je te déshérite ? Que badagou tu fais !
Le Ficanas : Ce n’est pas ça. C’est à cause d’Estrosi, il a installé les vidéos amendes.
Tante Jeanne : Les quoi ?

Le Ficanas : Tu te rappelles les trois cents caméras qu’on a payées pour arrêter les voleurs ?
Tante Jeanne : J’avais dit qu’elles ne serviraient à rien ! D’ailleurs il y en a qui ont tagué des croix gammées sur la façade de la mairie et les cameras n’ont rien vu !
Le Ficanas : Méfi, maintenant, elles servent à mettre des amendes quand tu te gares en deuxième position : 36 euros !
Tante Jeanne : Sian béou ! Les caméras qu’on a payées vont servir à nous prendre des sous ? Mais on vit où ?
Le Ficanas : A Nice ! Donc si je t’amène faire tes courses, chaque fois que je vais m’arrêter, je vais payer 36 euros. Ça va faire cher les fleurs et le chocolat !
Tante Jeanne : Surtout pour Mietà… Mais dit moi, c’est fait pour éviter que l’on stationne en deuxième position ?
Le Ficanas : C’est ça.
Tante Jeanne : Mais alors, si tu restes dans la voiture et que le moteur tourne, tu n’es pas en stationnement ? Tu es arrêté…
Le Ficanas : Je crois que le code de la route fait la différence.
Tante Jeanne : Donc comment elle va faire la caméra, elle, pour faire la différence ? Elle enregistre le bruit des moteurs ? Avec tout le babazouk qu’il y a dans la rue ?
Le Ficanas : Tu ne vas pas te faire des copains, ma tante…
Tante Jeanne : M’en bati des copains ! À mon age, tu as à peine le temps de les faire qu’ils meurent six mois après ! Allez, zou le neveu, boulégue, on va faire les courses !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

jeudi 30 septembre 2010

Tante Jeanne et la nouvelle Marianne.

Le Ficanas : Bonjour ma tante. Ça va bien ?
Tante Jeanne : Fai-mi une baieta. J’ai besoin de toi. Tu vas me faire une photo.
Le Ficanas : Bien sur, tu refais tes papiers d’identité ?
Tante Jeanne : Pour quoi faire ? Il y a longtemps que je n’en ai plus. Pour que ces badagous m’arrêtent dans la rue pour me les demander ? Mais non , ce n’est pas pour cela.
Le Ficanas : C’est pour draguer sur le web ?
Tante Jeanne : Le ouébe, le ouébe. On voit bien qu’il y a ton journal avec ses cagades dessus. Non c’est pour Estrosi.
Le Ficanas : Tu vas lui envoyer ta photo ?
Tante Jeanne : Eh oui, il fait un concours pour changer la Marianne de la salle des mariages. Il vire Brigitte Bardot. Alors, je candidate !
Le Ficanas : Pour devenir la nouvelle Marianne ?
Tante Jeanne : Bèstia ! Ce n’est pas pour la mettre au-dessus de son lit. Il en a déjà une dedans… Je veux devenir la Marianne de la salle des mariages. Il faut envoyer sa photo, un jury sélectionne et les caga-bléas, ils votent après.
Le Ficanas : Et tu crois que tu as une chance ? Je t’aime bien ma tante, mais quand même…
Tante Jeanne : Faï tira, j’ai tous les critères qu’ils demandent : un visage un peu neutre (C’est mon cas, je ne vote ni à droite, ni à gauche, ni au centre et je ne fais jamais le mourré), et des lèvres ni trop minces, ni trop grosses. Je ne me suis jamais fait collagener moi, comme toutes les sartaïas que tu vois à la télé.
Le Ficanas : Et c’est tout ?
Tante Jeanne : Il faut être né à Nice. Ils ne vont pas mettre une française quand même !
Le Ficanas : Pourtant Marianne… Bref, il n’y a pas de critère d’âge ?
Tante Jeanne : Oui ! Je corresponds : de 18 à 25. Je tombe pile dedans !
Le Ficanas : Tu as moins de 25 ans ?
Tante Jeanne : Non, ne soit pas un stassi, je suis née en 1924 ! Je suis dedans !
Le Ficanas : Mais non c’est de 18 à 25 ans !
Tante Jeanne : Atchidenté, c’est du racisme anti-vieux ! Eh bien je voterais pas pour lui, Estrosi, la prochaine fois !
Le Ficanas : Mais tu ne peux pas voter tu n’as plus de papiers !
Tante Jeanne : Tourne vire, vire tourne, mon vote moral a plus de poids que ton bout de papier !

Cagades recueillis par Christian Gallo © Le Ficanas ®

lundi 19 avril 2010

Tante Jeanne et les caméras de surveillance.

Le Ficanas : Bonjour ma tante. Ça va bien ?
Tante Jeanne : Fai-mi una baieta ! Tu tombes bien mon neveu. J’avais besoin de toi.
Le Ficanas : Bien sur ma tante. Que puis-je pour toi ?
Tante Jeanne : Avant Pâques, comme chaque année, je suis allée chercher l’agneau à la boucherie de la rue Barla. Tu sais, là-bas, l’agneau, il…
Le Ficanas : Mais oui, je sais, j’étais là pour Pâques !
Tante Jeanne : Ça va bestiasse ! Pour le manger, tu es là, mais que je te parle, tu t’en fous !
Le Ficanas : Mais non, ma Tante…
Tante Jeanne : Et bien, devant la boucherie, ils ont mis un œil !
Le Ficanas : Un œil ?
Tante Jeanne : Oui, un poteau tout gris avec une boîte grise et un trou carré dedans qui brille…
Le Ficanas : Ah ! Une caméra à Estrosi ! Il y en a plus de six cents…
Tante Jeanne : Je sais je ne suis pas une babatchou. Mais tu as lu ce qu’il y a d’écrit dessus ? Si tu la dégrades ou que tu la détériores, tu risques trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.
Le Ficanas : Adiéou baraca. Ça fait des sous.
Tante Jeanne : Et si tu fais des inscriptions, des signes ou des dessins tu payes 7.500 euros d’amende ou une peine de travail d’intérêt général.
Le Ficanas : Et comment veux-tu que je t’aide ?
Tante Jeanne : Tu es au courant qu’au début du mois toutes les caméras sont tombées en panne et, qu’à la place, il y a eu un panneau « Laissez-nous pisser tranquille » ?
Le Ficanas : Bien sûr, c’est une blague que j’avais montée sur le journal pour le premier avril.
Tante Jeanne : Et bien, puisque pisser dessus ce n’est pas interdit, tu vas y aller, toi, pisser sur la caméra.
Le Ficanas : Mais ça ne va pas ma tante…
Tante Jeanne : Je ne vais pas y aller moi quand même ! Méfie, tu y vas où je te mets une simèque et je te déshérite. Allez, zou ! Et au passage, amène le chien, ça va lui donner l’habitude…

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

lundi 22 mars 2010

Tante Jeanne et les résultats des élections

Le Ficanas : Bonjour ma tante. Ces élections sont enfin finies. Tu es allée voter ?
Tante Jeanne : Eh bien non. Pour la première fois de ma vie, je n’y suis pas allée. Ce ne sont pas ces babatchous qui m’ont convaincu. J’ai fait comme la majorité, je suis restée à la maison.
Le Ficanas : Ca ne te ressemble pas ça. C’était important.
Tante Jeanne : Pas vraiment. Regarde les résultats, il y a encore moins de votant que la dernière fois dans le département. La majorité de droite arrive en tête, les socialo-écolos en second et le Front National en troisième. Tourne vire, vire tourne, c’est exactement comme la dernière fois en 2004.
Le Ficanas : Tu as raison, ça ne change pas beaucoup.
Tante Jeanne : Et puis, quand tu les vois à la télé, ils sont tous content. Au bout de cinq minutes il te monte la boufaïsse. Heureusement depuis on a eu la TNT et il y a autre chose à regarder. Ils nous prennent pour des badagous. Hier soir, il y a même eu la femme d’Estrosi qui a dit que nous ne comprenions rien à ce vote ! Elle aurait dû le dire avant, pas après…
Le Ficanas : Cela m’a marqué moi aussi.
Tante Jeanne : Sian Béou, qu’est-ce qu’on a à foutre de cette région à Marseille ? C’est pas chez nous. Ils ne sont pas nissarte. Ce sont des voleurs !
Le Ficanas : N’exagère pas !
Tante Jeanne : Toi tu ne vois rien. Chaque fois que tu envoies cinq euros à Marseille, il t’en revient deux euros cinquante. Ce n’est pas parce que je ne suis pas allée voter que je ne regarde pas le budget. Les impôts, je les paye, moi !
Le Ficanas : C’est la solidarité entre des parties de la région plus pauvres et des plus riches.
Tante Jeanne : Qué solidarité ! On n’a jamais voté pour entrer dans cette région-là ! Déjà qu’on se retrouve dans un département où la moitié des habitants, ce sont des provençaux…
Le Ficanas : Oui, mais là on a voté pour l’annexion en 1860 !
Tante Jeanne : Et c’est pas ce qu’on a fait de mieux. Triste anniversaire… Il y a des jours, je me demande si tu es vraiment nissarte ! Tu dois avoir des gènes pas très catholiques…
Le Ficanas : Oh !
Tante Jeanne : Pardon ! Pas très orthodoxes. Tu veux que je te dise ?
Le Ficanas : De toutes façons, tu vas le dire.
Tante Jeanne : Moi, la Région, m'en bati…

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

mercredi 10 février 2010

Tante Jeanne, les pins, le Carnaval et l’écologie.

Le Ficanas : Tu t’intéresses à Carnaval, ma tante ?
Tante Jeanne : Je me suis toujours intéressé à Carnaval mon neveu. Mais là, ça prend des proportions inouïes !
Le Ficanas : Pourquoi ? Parce que sur l’affiche ils ont fait un hommage à Mitterand avec la grenouille ?
Tante Jeanne : Quel balourdin tu fais ! Mais non, c’est parce que c’est un carnaval écologique. Je ne veux pas dire, mais comme cagade, s’ils veulent faire gagner les Verts aux régionales, ils ne pouvaient pas faire mieux. Ils s’emboucanent tout seul…
Le Ficanas : Ca c’est vrai !
Tante Jeanne : Mais ce n’est pas tout ! Pour faire tourner le roi de la planète bleue sur la place Masséna, ils virent quatorze pins.
Le Ficanas : Mais tu as toujours dis que c’était un falabraque qui avait eu l’idée de planter des pins sur la place !
Tante Jeanne : Oui, et j’ai raison. Un pin, ça fait de grosses racines pour résister au vent, si tu pose des dalles autour, au bout d’un moment les racines soulèvent le sol. C’est donc idiot de planter des pins.
Le Ficanas : Donc, tu es contente, on les enlève ?
Tante Jeanne : Oui, de toute façon, cette place, c’est comme l’avenue, ça ressemble à un quai de gare avec le tramway. Mais, atchidenté, avec leur roi de planète bleue, ils vont faire gagner les Verts… Car, en fait, on enlève les arbres pour rajouter des tribunes payantes à 20€ !
Le Ficanas : Tu iras quand même au carnaval ?
Tante Jeanne : Je ne sais pas, j’ai la babarota. En attendant, ben djugat, cette mairie, elle est vérolée de l’intérieur. Les Verts ils prennent le pouvoir…
Le Ficanas : Mais non, ma tante, c’est ce que l’on appelle l’ouverture…
Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

lundi 30 novembre 2009

Tante Jeanne et le mariage gris


Le Ficanas : Bonjour ma tante, c’est quoi cette histoire de mariage gris ? Tu vas te marier ?
Tante Jeanne : Que babatchou tu fais ! Je me suis supporté ton oncle pendant cinquante ans, tu ne crois pas que je vais recommencer ! il s’agit de Fine.
Le Ficanas : Fine ? Ton amie d’enfance ? Mais elle a au moins quatre-vingts ans !
Tante Jeanne : Au moins ! Si ce n’est plus ! Je dirais même beaucoup plus !
Le Ficanas : Et un appartement de 150 m2 à Cimiez, en plein soleil avec une terrasse…
Tante Jeanne : Et voilà. Tu as mis le doigt dessus. La Fine elle a rencontré un babi, tu sais le genre brêle en braillette, et elle a épousé. Un mariage gris !
Le Ficanas : C’est un nord-africain ? Un chinois ? Un sud-américain ?
Tante Jeanne : Pire !
Le Ficanas : Un noir ? Un lapon ? Un vietnamien ?
Tante Jeanne : Pire, mon neveu, pire ! Il y a deux mois, elle a épousé un français !
Le Ficanas : Mais Fine elle est française. Si elle épouse un français, ce n’est pas un mariage gris !
Tante Jeanne : Que niocou! Il y a des jours, je me demande où tu es né ! Fine, toi, moi, nous sommes tous nés à Nice. Et tu sais bien que tout ce qui n’est pas niçois est étranger, français inclus ! Donc Fine elle vient de faire un mariage gris. Son babi, il l’a épousé pour devenir nissarte !
Le Ficanas : Propi, il y a que toi pour se mêler de ce genre de chose.
Tante Jeanne : Non il n’y a pas que moi. Regarde l’autre au gouvernement, celui qui me donne le girou à forcer d’aller de gauche à droite…

Le Ficanas : Besson.
Tante Jeanne : Il s’attaque aux « escroqueries sentimentales à but migratoire ». C’en est une.
Le Ficanas : Mais il est né où son mari à Fine ?
Tante Jeanne : Saint Laurent du Var. Tu vois ? C’est bien un étranger !
Le Ficanas : Faï tira, ma tante, faï tira. Ils leur restent quoi à vivre ?
Tante Jeanne : Pas à moi mon neveu : A viei cat jouvi rateta.
Le Ficanas : Laisse vivre les vingt ans qui leur reste et on n’en parlera plus.
Tante Jeanne : D’elle non, de lui oui…
Le Ficanas : Et pourquoi ?
Tante Jeanne : Parce que son nouveau mari, il vient d’avoir dix-huit ans ! Ben djugat !

Cagades recueillies par Christian Gallo © Le Ficanas ®

vendredi 16 octobre 2009

Tante Jeanne et feu la CUNCA

Le Ficanas : Ca va ma tante ?

Tante Jeanne : Oui mon neveu,ça va… Comme les impôts…

Le Ficanas : Je suis passé te voir, car il faut que tu arrêtes de dire la CUNCA en parlant de la communauté d’agglomération de Nice Côte d’Azur.

Tante Jeanne : Et tu veux que je dise quoi ? Avant on disait la CANCA.

Le Ficanas : Oui, parce que c’était la Communauté d’Agglomération Nice Côte d’Azur. Ça faisait CANCA. Maintenant c’est la Communauté Urbaine Nice Côte d’Azur.

Tante Jeanne : Alors, je ne suis pas falabraque, ça fait CUNCA.

Le Ficanas : Oui mais ils ne veulent pas. Il faut dire Nice Côte d’Azur !

Tante Jeanne : Da bouon ! Ça change tout le temps. Moi je m’y étais faite à CUNCA. Je ne vais pas m’emboucaner pour si peu.

Le Ficanas : Tu t’étais surtout fait au surnom que tu avais inventé, la Cuncaracha ! Une allusion à la cucaracha.

Tante Jeanne : « La cucaracha, la cucaracha,

Ya no puede caminar ;

Porque no tiene, porque le falta

Marijuana que fumar »

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Le Ficanas : Tu sais ce que cela veut dire ?

Tante Jeanne : « Le cafard, le cafard,

Ne peut plus marcher ;

Parce qu’il n’a pas, parce qu’il lui manque

De la marijuana à fumer »

Le Ficanas : Franchement ma tante, chantonner ce genre de chose. Vis-à-vis de notre communauté urbaine, ça ne fait pas très sérieux ! Les services de presse nous ont dit « Nous vous serions reconnaissant, à l’avenir, ne plus utiliser le terme “CUNCA” et de le remplacer par l’appellation correcte: “Nice Côte d’Azur”. »

Tante Jeanne : Ça fait aéroport. Et toi, tu vas obéir, comme un gentil journaliste babatchou. Moi non. Je dirais donc la Cuncaracha parce que l’on ne doit pas dire la CUNCA. Je ne veux pas leur faire de la peine, mais j’ai envie de les faire bisquer parce qu’ils doivent avoir la bambane !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

dimanche 11 octobre 2009

Tante Jeanne et le métro.

Tante Jeanne : Ah tu es là ?
Le Ficanas : Oui ma tante, quoi de neuf ?
Tante Jeanne : J’ai peur mon neveu, j’ai peur…
Le Ficanas : Encore ? Ce sont les cow-boys ?
Tante Jeanne : Non, c’est le tramway !
Le Ficanas : Tu l’as pris une seule fois pour aller de la Libération à Nice-Etoile ! Je n’ai jamais d’ailleurs compris pourquoi !
Tante Jeanne : Pour porter des gâteaux que j’avais achetés. D’ailleurs ils sont arrivés tout esquichés. C’est pour cela que je ne le reprends pas. Mais ce n’est pas la ligne 1 qui me fait peur. Je m’y suis faite à celle-là. C’est la ligne 2.
Le Ficanas : Elle n’est pas encore construite.
Tante Jeanne : Oui mais tu as vu, une partie sera souterraine. Ce n’est plus un tramway, c’est un métro. De Grosso jusqu’à Arson il faudra caler, ce sera tout en souterrain, et moi ça fait quatre-vingts ans qu’on me dit qu’on ne peut pas le faire à Nice à cause de la nappe phréatique. Dès qu’on creuse, on est dans l’eau. Et qui c’est qui va pomper les pieds dans le batchas ?
Le Ficanas : On a construit le tunnel sous la Manche, il ne prend pas l’eau !
Tante Jeanne : Oui ! mais nous on a les tremblements de terre. Ça va casser le tuyau…
Le Ficanas : Attends, tu as défilé, chaque fois, pour qu’il n’y ait pas le tramway sur la Promenade, et maintenant qu’ils ne le font plus tu râles encore ?
Tante Jeanne : Tourne vire, vire tourne. Je manifestais parce que Estrosi et le journal ils disaient que la majorité des niçois étaient pour le tramway sur la Promenade. Donc il faut bien qu’il y en ait qui soient contre !
Le Ficanas : Et maintenant ?
Tante Jeanne : Maintenant je suis contre le fait qu’on me transforme mon tramway en métro. Moi je n’irai pas dans les souterrains. Toui saben doun venen ma saben pa doun aneren. Je suis une bastian-countrari et fière de l’être !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

vendredi 11 septembre 2009

Tante Jeanne et les flics à roulette.

Le Ficanas : C’était calme depuis quelques jours. Je ne t’ai pas entendu râler ma tante !

Tante Jeanne : C’était la rentrée. Je ne suis pas sortie, avec tous ces bastardons qui traînent dans les rues pour acheter des cahiers et des cartables… Mais enfin, une fois de plus, c’est la police qui va mal.

Le Ficanas : La municipale ?

Tante Jeanne : Adiéou baraca, ils sont devenus handicapés. Ils ne peuvent plus marcher.

Le Ficanas : Qu’est-ce que tu racontes ? Je viens d’en voir trois dans la rue, comme d’habitude, deux qui travaillent et un qui les surveille.

Tante Jeanne : Moi, hier, il m’est monté la boufaïsse ! Dau bouon, j’étais sur l’avenue. Déjà que je fais gaffe avec leur truc qui fait ding-ding et que je n’entends pas.

Le Ficanas : Le tramway !

Tante Jeanne : Propi. Et là, j’en vois deux de la municipale , en uniforme, qui me foncent dessus. Porca misèria ! Un qui me passe à droite, l’autre qui me passe à gauche. Et ils ne s’arrêtent même pas. Ils ne marchaient pas ils glissaient !

Le Ficanas : Ils ont glissé sur quoi ?

Tante Jeanne : Sur des roulettes. Ils tiennent dans les mains un barotou et ils ont sous les pieds deux grandes roues, une de chaque côté, et ils glissent…

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Le Ficanas : Ah oui ! Ce sont des Segway. Tu montes dessus, et quand tu penches le guidon en avant, les deux roues avancent. Ça permet de se déplacer.

Tante Jeanne : Et ils ne peuvent pas prendre une bécane comme tout le monde pour bouléguer ? Qui c’est qui leur a payé le ségueway ?

Le Ficanas : C’est nous. Tu peux t’en acheter un si tu veux pour faire la course avec eux. Ça monte jusqu’à 20 km/h et ça dure six heures sans être rechargé.

Tante Jeanne : Et ça coûte combien ?

Le Ficanas : 5.800 euros.

Tante Jeanne : A paire aquistaire, enfant acabaire. Ne me dis pas qu’on dépense trois millions et sept cent mille centimes de francs pour les faire glisser ? Moi les handicapés, je donne. Tu me connais. Mais on est vraiment obligé de les engager dans la police municipale ?

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

jeudi 3 septembre 2009

Tante Jeanne et l’incendie de la mairie.

Tante Jeanne : Adiéou baraca, ils y ont mis le feu ! C’est tout ce qu’ils ont trouvé pour faire bouger les mikados.

Le Ficanas : Le feu à quoi ?

Tante Jeanne : A la mairie ! J’y étais. Mèfi, je sais tout.

Le Ficanas : Que tu saches tout, c’est normal, mais tu y faisais quoi ?

Tante Jeanne : Je n’étais pas dans la mairie, j’étais en bas entrain de regarder les modèles de tombes, rue Alexandre-Mari. Tu sais, avec la crise du logement et à mon âge, il faut prévoir, faire des choix…

Le Ficanas : Et alors ?

Tante Jeanne : Je me suis décidée pour du blanc, de la pierre, sobre et modeste, comme moi, mais avec…

Le Ficanas : Je te parle de la mairie !

Tante Jeanne : Du troisième étage, on a vu une fumée sortir par une fenêtre. Les pompiers sont arrivés, ils ont fermé la rue. Il y en a un qui m’a même poussée dans un coin. Et là…

Le Ficanas : Là, quoi ?

Tante Jeanne : On a vu les mikados caler du bâtiment, les uns derrière les autres, penauds. Je ne pensais pas qu’il y en eût autant là-dedans. Ils ont tous levé la tête pour regarder la fumée du troisième étage. C’était émouvant tu sais, ils découvraient le ciel pour la première fois. C’était une ode des mikados, une incantation.

Le Ficanas : Mais les mikados c’est une blague de la Perna. Ce sont les employés de la mairie, c’est tout.

Tante Jeanne : Porca misèria, mais il en est sorti près de quatre cents, quand même. Il y en avait qui mastéguaient encore un crayon.

Le Ficanas : Mais pourquoi ça a pris feu ?

Tante Jeanne : Un court-circuit électrique dans le climatiseur, chez le proctologue.

Le Ficanas : Le protocole ! Le proctologue c’est celui qui te regarde le trou, le protocole, le service qui te dit bonjour.

Tante Jeanne : Moi le proctologue il me dit bonjour quand même avant de me regarder…

Le Ficanas : Qu’est-ce que tu veux qu’ils fassent d’un proctologue à la mairie !

Tante Jeanne : Faï tira, ils font, qu’avec des ficanas comme toi, ils ont intérêt à boucher les trous pour que tu ne vois pas tout ce qui se passe.

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

samedi 15 août 2009

Tante Jeanne et le drone écologique

Tante Jeanne : Ah, tu es là ! Tu sais que tu es surveillé en permanence maintenant ?

Le Ficanas : Big Brother est revenu ?

Tante Jeanne : C’est tout comme. Quoi que tu fasses, on te filme. Ça se passe à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Ils ont mis un hélicoptère qui surveille tout.

Le Ficanas : Tu veux parler du drone écologique ?

Tante Jeanne : Qué écologique ! Il est commercialisé par ceux qui ont déjà vendu le taser qu’on a donné aux policiers à Nice.

Le Ficanas : Mais ce n’est pas pareil. Il vole au-dessus du Cap-Ferrat pour voir si les méduses arrivent, si quelqu’un se noie, si un feu se déclenche, si un bateau coule…

Tante Jeanne : T’es vraiment un balourdin. C’est pas ça. En réalité il surveille les milliardaires qui ont des villas sur le cap. Dès qu’ils sortent dans le jardin, on les filme aqui d’aïa. Et puis il y a un babatchou qui est derrière son écran et qui regarde.

Le Ficanas : Et alors, tu n’es pas milliardaire que je sache ?

Tante Jeanne : Heureusement non, tu m’aurais déjà tué pour toucher l’héritage. A paire aquistaire, enfant acabaire. Quand j’étais jeune, avant que je connaisse ton oncle, le soir, avec des amis, on allait à Passable. Et là…

Le Ficanas : Et là tu t’envoyais en l’air avec des garçons !

Tante Jeanne : Oh ! Je suis ta tante quand même. Un peu de tenue ! C’était ça, mais tu n’es pas obligé de le faire remarquer. Maintenant imagine : tu passes la soirée à courtiser une petite, tu la conduis à la plage ou dans un buisson, et au moment fatidique où tu vas être récompensé…

Le Ficanas : …Le drone !

Tante Jeanne : Quelques mètres au-dessus de toi, le machin à hélice, il se pointe et clac, tu es pris en photo. Le lendemain, sur le ouebe, le monde entier te voit entrain de faire tac-tac.

Le Ficanas : Qui veux-tu que cela intéresse ?

Tante Jeanne : Toi, on s’en fout, mais pas forcément celle qui est avec toi ! On va te retrouver en première page de Gala, de Voici, de Closer…

Le Ficanas : Tu as raison, avec le drone, Big Brother est vraiment de retour.

Tante Jeanne : Adiéou baraca. Moi j’abandonne le string pour le « une pièce ». Imagine que je fasse la couverture de Closer et que la voisine voit que j’ai des bourrelets !

Cagades recueillis par Christian Gallo. - © Le Ficanas ®

samedi 25 juillet 2009

Tante Jeanne jette sa télé !

Le Ficanas : C’est quoi cette histoire de télévision ?
Tante Jeanne : Adiéou baraca, je dois la jeter. Elle ne sert plus à rien. Elle ne va plus marcher.
Le Ficanas : Elle n’est pas en panne. Elle n’est pas jeune mais quand même.
Tante Jeanne : Mais non, ce n’est pas ça. Tu as vu Fillon ? On va devoir changer de télé. C’est ce qu’ils ont trouvé pour relancer l’économie : changer la télé. Moi qui ai mis trois ans pour comprendre à quoi servaient les touches de la télécommande, maintenant je dois jeter la télé.
Le Ficanas : Mais c’est parce que l’on passe de l’analogique au numérique terrestre.
Tante Jeanne : Qué numérique ! Ils veulent faire des sous, c’est tout ! Tu crois qu’avec ma retraite, je vais m’acheter une télé neuve ? Atchidenté, surtout cette année avec la crise, la grippe, et tout ce qui va mal…
Le Ficanas : C’est pas de suite. Pour la Côte d’Azur ce sera début 2011. On sera tous en numérique avec la T.N.T.
Tante Jeanne : Ça va péter. Avec un nom pareil, T.N.T. ça ne peut que péter. Tiens, tu connais Joséphine, ma cousine. Pauvre vieille, la T.N.T. elle ne peut pas la prendre. Elle habite à Cap d’Ail, c’est encore le Comté, pas le bout du monde ! Et bien ta T.N.T., là-bas, elle ne l’a pas.
Le Ficanas : Ce sera le cas de 5% du territoire. Ceux-là devront se brancher sur le satellite.
Tante Jeanne : J’ai compris. Il va falloir que j’achète une télé pour rien. Que crompa l’inutil vendra lou néchessairi ! Je vais devoir me passer de tout pour regarder la télé…
Le Ficanas : Mais c’est dans un an et demi ! Tu as le temps de voir venir !
Tante Jeanne : C’est toi que je vois venir. Méfi ! Tu te dis d’ici un an et demi elle sera crevée la vieille ! Ben mon neveu, je suis plus testarde que toi.
Le Ficanas : Mais je ne souhaite pas te voir disparaître !
Tante Jeanne : J’espère bien. Où est-ce que tu prendrais des nouvelles de ce qui se passe à Nice ? À la télé peut-être ? Allez, fai-mi una baieta et ne t’inquiète pas dorénavant j’écouterai la radio.

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®