vendredi 11 septembre 2009

Tante Jeanne et les flics à roulette.

Le Ficanas : C’était calme depuis quelques jours. Je ne t’ai pas entendu râler ma tante !

Tante Jeanne : C’était la rentrée. Je ne suis pas sortie, avec tous ces bastardons qui traînent dans les rues pour acheter des cahiers et des cartables… Mais enfin, une fois de plus, c’est la police qui va mal.

Le Ficanas : La municipale ?

Tante Jeanne : Adiéou baraca, ils sont devenus handicapés. Ils ne peuvent plus marcher.

Le Ficanas : Qu’est-ce que tu racontes ? Je viens d’en voir trois dans la rue, comme d’habitude, deux qui travaillent et un qui les surveille.

Tante Jeanne : Moi, hier, il m’est monté la boufaïsse ! Dau bouon, j’étais sur l’avenue. Déjà que je fais gaffe avec leur truc qui fait ding-ding et que je n’entends pas.

Le Ficanas : Le tramway !

Tante Jeanne : Propi. Et là, j’en vois deux de la municipale , en uniforme, qui me foncent dessus. Porca misèria ! Un qui me passe à droite, l’autre qui me passe à gauche. Et ils ne s’arrêtent même pas. Ils ne marchaient pas ils glissaient !

Le Ficanas : Ils ont glissé sur quoi ?

Tante Jeanne : Sur des roulettes. Ils tiennent dans les mains un barotou et ils ont sous les pieds deux grandes roues, une de chaque côté, et ils glissent…

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Le Ficanas : Ah oui ! Ce sont des Segway. Tu montes dessus, et quand tu penches le guidon en avant, les deux roues avancent. Ça permet de se déplacer.

Tante Jeanne : Et ils ne peuvent pas prendre une bécane comme tout le monde pour bouléguer ? Qui c’est qui leur a payé le ségueway ?

Le Ficanas : C’est nous. Tu peux t’en acheter un si tu veux pour faire la course avec eux. Ça monte jusqu’à 20 km/h et ça dure six heures sans être rechargé.

Tante Jeanne : Et ça coûte combien ?

Le Ficanas : 5.800 euros.

Tante Jeanne : A paire aquistaire, enfant acabaire. Ne me dis pas qu’on dépense trois millions et sept cent mille centimes de francs pour les faire glisser ? Moi les handicapés, je donne. Tu me connais. Mais on est vraiment obligé de les engager dans la police municipale ?

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

jeudi 3 septembre 2009

Tante Jeanne et l’incendie de la mairie.

Tante Jeanne : Adiéou baraca, ils y ont mis le feu ! C’est tout ce qu’ils ont trouvé pour faire bouger les mikados.

Le Ficanas : Le feu à quoi ?

Tante Jeanne : A la mairie ! J’y étais. Mèfi, je sais tout.

Le Ficanas : Que tu saches tout, c’est normal, mais tu y faisais quoi ?

Tante Jeanne : Je n’étais pas dans la mairie, j’étais en bas entrain de regarder les modèles de tombes, rue Alexandre-Mari. Tu sais, avec la crise du logement et à mon âge, il faut prévoir, faire des choix…

Le Ficanas : Et alors ?

Tante Jeanne : Je me suis décidée pour du blanc, de la pierre, sobre et modeste, comme moi, mais avec…

Le Ficanas : Je te parle de la mairie !

Tante Jeanne : Du troisième étage, on a vu une fumée sortir par une fenêtre. Les pompiers sont arrivés, ils ont fermé la rue. Il y en a un qui m’a même poussée dans un coin. Et là…

Le Ficanas : Là, quoi ?

Tante Jeanne : On a vu les mikados caler du bâtiment, les uns derrière les autres, penauds. Je ne pensais pas qu’il y en eût autant là-dedans. Ils ont tous levé la tête pour regarder la fumée du troisième étage. C’était émouvant tu sais, ils découvraient le ciel pour la première fois. C’était une ode des mikados, une incantation.

Le Ficanas : Mais les mikados c’est une blague de la Perna. Ce sont les employés de la mairie, c’est tout.

Tante Jeanne : Porca misèria, mais il en est sorti près de quatre cents, quand même. Il y en avait qui mastéguaient encore un crayon.

Le Ficanas : Mais pourquoi ça a pris feu ?

Tante Jeanne : Un court-circuit électrique dans le climatiseur, chez le proctologue.

Le Ficanas : Le protocole ! Le proctologue c’est celui qui te regarde le trou, le protocole, le service qui te dit bonjour.

Tante Jeanne : Moi le proctologue il me dit bonjour quand même avant de me regarder…

Le Ficanas : Qu’est-ce que tu veux qu’ils fassent d’un proctologue à la mairie !

Tante Jeanne : Faï tira, ils font, qu’avec des ficanas comme toi, ils ont intérêt à boucher les trous pour que tu ne vois pas tout ce qui se passe.

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®