lundi 11 octobre 2010

Tante Jeanne et les vidéos-amendes.

Tante Jeanne : Ah mon neveu tu tombes bien.
Le Ficanas : Oui ma tante, bonjour. Que puis-je pour toi ?
Tante Jeanne : Demain c’est l’anniversaire de Mietà. Ce n’est pas que cela me fait plaisir, elle a cinq ans de moins que moi, mais elle en paraît dix de plus…
Le Ficanas : Et alors ?
Tante Jeanne : Tu vas m’accompagner chercher les fleurs, prendre les chocolats chez Auer et aussi tu vas m’arrêter cinq minutes chez l’esthéticienne. Juste pour pendre une crème, rien d’autre.
Le Ficanas : Ah; ben non, ce n’est pas possible.
Tante Jeanne : Comment ce n’est pas possible. Tu veux que je te déshérite ? Que badagou tu fais !
Le Ficanas : Ce n’est pas ça. C’est à cause d’Estrosi, il a installé les vidéos amendes.
Tante Jeanne : Les quoi ?

Le Ficanas : Tu te rappelles les trois cents caméras qu’on a payées pour arrêter les voleurs ?
Tante Jeanne : J’avais dit qu’elles ne serviraient à rien ! D’ailleurs il y en a qui ont tagué des croix gammées sur la façade de la mairie et les cameras n’ont rien vu !
Le Ficanas : Méfi, maintenant, elles servent à mettre des amendes quand tu te gares en deuxième position : 36 euros !
Tante Jeanne : Sian béou ! Les caméras qu’on a payées vont servir à nous prendre des sous ? Mais on vit où ?
Le Ficanas : A Nice ! Donc si je t’amène faire tes courses, chaque fois que je vais m’arrêter, je vais payer 36 euros. Ça va faire cher les fleurs et le chocolat !
Tante Jeanne : Surtout pour Mietà… Mais dit moi, c’est fait pour éviter que l’on stationne en deuxième position ?
Le Ficanas : C’est ça.
Tante Jeanne : Mais alors, si tu restes dans la voiture et que le moteur tourne, tu n’es pas en stationnement ? Tu es arrêté…
Le Ficanas : Je crois que le code de la route fait la différence.
Tante Jeanne : Donc comment elle va faire la caméra, elle, pour faire la différence ? Elle enregistre le bruit des moteurs ? Avec tout le babazouk qu’il y a dans la rue ?
Le Ficanas : Tu ne vas pas te faire des copains, ma tante…
Tante Jeanne : M’en bati des copains ! À mon age, tu as à peine le temps de les faire qu’ils meurent six mois après ! Allez, zou le neveu, boulégue, on va faire les courses !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

jeudi 30 septembre 2010

Tante Jeanne et la nouvelle Marianne.

Le Ficanas : Bonjour ma tante. Ça va bien ?
Tante Jeanne : Fai-mi une baieta. J’ai besoin de toi. Tu vas me faire une photo.
Le Ficanas : Bien sur, tu refais tes papiers d’identité ?
Tante Jeanne : Pour quoi faire ? Il y a longtemps que je n’en ai plus. Pour que ces badagous m’arrêtent dans la rue pour me les demander ? Mais non , ce n’est pas pour cela.
Le Ficanas : C’est pour draguer sur le web ?
Tante Jeanne : Le ouébe, le ouébe. On voit bien qu’il y a ton journal avec ses cagades dessus. Non c’est pour Estrosi.
Le Ficanas : Tu vas lui envoyer ta photo ?
Tante Jeanne : Eh oui, il fait un concours pour changer la Marianne de la salle des mariages. Il vire Brigitte Bardot. Alors, je candidate !
Le Ficanas : Pour devenir la nouvelle Marianne ?
Tante Jeanne : Bèstia ! Ce n’est pas pour la mettre au-dessus de son lit. Il en a déjà une dedans… Je veux devenir la Marianne de la salle des mariages. Il faut envoyer sa photo, un jury sélectionne et les caga-bléas, ils votent après.
Le Ficanas : Et tu crois que tu as une chance ? Je t’aime bien ma tante, mais quand même…
Tante Jeanne : Faï tira, j’ai tous les critères qu’ils demandent : un visage un peu neutre (C’est mon cas, je ne vote ni à droite, ni à gauche, ni au centre et je ne fais jamais le mourré), et des lèvres ni trop minces, ni trop grosses. Je ne me suis jamais fait collagener moi, comme toutes les sartaïas que tu vois à la télé.
Le Ficanas : Et c’est tout ?
Tante Jeanne : Il faut être né à Nice. Ils ne vont pas mettre une française quand même !
Le Ficanas : Pourtant Marianne… Bref, il n’y a pas de critère d’âge ?
Tante Jeanne : Oui ! Je corresponds : de 18 à 25. Je tombe pile dedans !
Le Ficanas : Tu as moins de 25 ans ?
Tante Jeanne : Non, ne soit pas un stassi, je suis née en 1924 ! Je suis dedans !
Le Ficanas : Mais non c’est de 18 à 25 ans !
Tante Jeanne : Atchidenté, c’est du racisme anti-vieux ! Eh bien je voterais pas pour lui, Estrosi, la prochaine fois !
Le Ficanas : Mais tu ne peux pas voter tu n’as plus de papiers !
Tante Jeanne : Tourne vire, vire tourne, mon vote moral a plus de poids que ton bout de papier !

Cagades recueillis par Christian Gallo © Le Ficanas ®

lundi 19 avril 2010

Tante Jeanne et les caméras de surveillance.

Le Ficanas : Bonjour ma tante. Ça va bien ?
Tante Jeanne : Fai-mi una baieta ! Tu tombes bien mon neveu. J’avais besoin de toi.
Le Ficanas : Bien sur ma tante. Que puis-je pour toi ?
Tante Jeanne : Avant Pâques, comme chaque année, je suis allée chercher l’agneau à la boucherie de la rue Barla. Tu sais, là-bas, l’agneau, il…
Le Ficanas : Mais oui, je sais, j’étais là pour Pâques !
Tante Jeanne : Ça va bestiasse ! Pour le manger, tu es là, mais que je te parle, tu t’en fous !
Le Ficanas : Mais non, ma Tante…
Tante Jeanne : Et bien, devant la boucherie, ils ont mis un œil !
Le Ficanas : Un œil ?
Tante Jeanne : Oui, un poteau tout gris avec une boîte grise et un trou carré dedans qui brille…
Le Ficanas : Ah ! Une caméra à Estrosi ! Il y en a plus de six cents…
Tante Jeanne : Je sais je ne suis pas une babatchou. Mais tu as lu ce qu’il y a d’écrit dessus ? Si tu la dégrades ou que tu la détériores, tu risques trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.
Le Ficanas : Adiéou baraca. Ça fait des sous.
Tante Jeanne : Et si tu fais des inscriptions, des signes ou des dessins tu payes 7.500 euros d’amende ou une peine de travail d’intérêt général.
Le Ficanas : Et comment veux-tu que je t’aide ?
Tante Jeanne : Tu es au courant qu’au début du mois toutes les caméras sont tombées en panne et, qu’à la place, il y a eu un panneau « Laissez-nous pisser tranquille » ?
Le Ficanas : Bien sûr, c’est une blague que j’avais montée sur le journal pour le premier avril.
Tante Jeanne : Et bien, puisque pisser dessus ce n’est pas interdit, tu vas y aller, toi, pisser sur la caméra.
Le Ficanas : Mais ça ne va pas ma tante…
Tante Jeanne : Je ne vais pas y aller moi quand même ! Méfie, tu y vas où je te mets une simèque et je te déshérite. Allez, zou ! Et au passage, amène le chien, ça va lui donner l’habitude…

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

lundi 22 mars 2010

Tante Jeanne et les résultats des élections

Le Ficanas : Bonjour ma tante. Ces élections sont enfin finies. Tu es allée voter ?
Tante Jeanne : Eh bien non. Pour la première fois de ma vie, je n’y suis pas allée. Ce ne sont pas ces babatchous qui m’ont convaincu. J’ai fait comme la majorité, je suis restée à la maison.
Le Ficanas : Ca ne te ressemble pas ça. C’était important.
Tante Jeanne : Pas vraiment. Regarde les résultats, il y a encore moins de votant que la dernière fois dans le département. La majorité de droite arrive en tête, les socialo-écolos en second et le Front National en troisième. Tourne vire, vire tourne, c’est exactement comme la dernière fois en 2004.
Le Ficanas : Tu as raison, ça ne change pas beaucoup.
Tante Jeanne : Et puis, quand tu les vois à la télé, ils sont tous content. Au bout de cinq minutes il te monte la boufaïsse. Heureusement depuis on a eu la TNT et il y a autre chose à regarder. Ils nous prennent pour des badagous. Hier soir, il y a même eu la femme d’Estrosi qui a dit que nous ne comprenions rien à ce vote ! Elle aurait dû le dire avant, pas après…
Le Ficanas : Cela m’a marqué moi aussi.
Tante Jeanne : Sian Béou, qu’est-ce qu’on a à foutre de cette région à Marseille ? C’est pas chez nous. Ils ne sont pas nissarte. Ce sont des voleurs !
Le Ficanas : N’exagère pas !
Tante Jeanne : Toi tu ne vois rien. Chaque fois que tu envoies cinq euros à Marseille, il t’en revient deux euros cinquante. Ce n’est pas parce que je ne suis pas allée voter que je ne regarde pas le budget. Les impôts, je les paye, moi !
Le Ficanas : C’est la solidarité entre des parties de la région plus pauvres et des plus riches.
Tante Jeanne : Qué solidarité ! On n’a jamais voté pour entrer dans cette région-là ! Déjà qu’on se retrouve dans un département où la moitié des habitants, ce sont des provençaux…
Le Ficanas : Oui, mais là on a voté pour l’annexion en 1860 !
Tante Jeanne : Et c’est pas ce qu’on a fait de mieux. Triste anniversaire… Il y a des jours, je me demande si tu es vraiment nissarte ! Tu dois avoir des gènes pas très catholiques…
Le Ficanas : Oh !
Tante Jeanne : Pardon ! Pas très orthodoxes. Tu veux que je te dise ?
Le Ficanas : De toutes façons, tu vas le dire.
Tante Jeanne : Moi, la Région, m'en bati…

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

mercredi 10 février 2010

Tante Jeanne, les pins, le Carnaval et l’écologie.

Le Ficanas : Tu t’intéresses à Carnaval, ma tante ?
Tante Jeanne : Je me suis toujours intéressé à Carnaval mon neveu. Mais là, ça prend des proportions inouïes !
Le Ficanas : Pourquoi ? Parce que sur l’affiche ils ont fait un hommage à Mitterand avec la grenouille ?
Tante Jeanne : Quel balourdin tu fais ! Mais non, c’est parce que c’est un carnaval écologique. Je ne veux pas dire, mais comme cagade, s’ils veulent faire gagner les Verts aux régionales, ils ne pouvaient pas faire mieux. Ils s’emboucanent tout seul…
Le Ficanas : Ca c’est vrai !
Tante Jeanne : Mais ce n’est pas tout ! Pour faire tourner le roi de la planète bleue sur la place Masséna, ils virent quatorze pins.
Le Ficanas : Mais tu as toujours dis que c’était un falabraque qui avait eu l’idée de planter des pins sur la place !
Tante Jeanne : Oui, et j’ai raison. Un pin, ça fait de grosses racines pour résister au vent, si tu pose des dalles autour, au bout d’un moment les racines soulèvent le sol. C’est donc idiot de planter des pins.
Le Ficanas : Donc, tu es contente, on les enlève ?
Tante Jeanne : Oui, de toute façon, cette place, c’est comme l’avenue, ça ressemble à un quai de gare avec le tramway. Mais, atchidenté, avec leur roi de planète bleue, ils vont faire gagner les Verts… Car, en fait, on enlève les arbres pour rajouter des tribunes payantes à 20€ !
Le Ficanas : Tu iras quand même au carnaval ?
Tante Jeanne : Je ne sais pas, j’ai la babarota. En attendant, ben djugat, cette mairie, elle est vérolée de l’intérieur. Les Verts ils prennent le pouvoir…
Le Ficanas : Mais non, ma tante, c’est ce que l’on appelle l’ouverture…
Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®