lundi 30 novembre 2009

Tante Jeanne et le mariage gris


Le Ficanas : Bonjour ma tante, c’est quoi cette histoire de mariage gris ? Tu vas te marier ?
Tante Jeanne : Que babatchou tu fais ! Je me suis supporté ton oncle pendant cinquante ans, tu ne crois pas que je vais recommencer ! il s’agit de Fine.
Le Ficanas : Fine ? Ton amie d’enfance ? Mais elle a au moins quatre-vingts ans !
Tante Jeanne : Au moins ! Si ce n’est plus ! Je dirais même beaucoup plus !
Le Ficanas : Et un appartement de 150 m2 à Cimiez, en plein soleil avec une terrasse…
Tante Jeanne : Et voilà. Tu as mis le doigt dessus. La Fine elle a rencontré un babi, tu sais le genre brêle en braillette, et elle a épousé. Un mariage gris !
Le Ficanas : C’est un nord-africain ? Un chinois ? Un sud-américain ?
Tante Jeanne : Pire !
Le Ficanas : Un noir ? Un lapon ? Un vietnamien ?
Tante Jeanne : Pire, mon neveu, pire ! Il y a deux mois, elle a épousé un français !
Le Ficanas : Mais Fine elle est française. Si elle épouse un français, ce n’est pas un mariage gris !
Tante Jeanne : Que niocou! Il y a des jours, je me demande où tu es né ! Fine, toi, moi, nous sommes tous nés à Nice. Et tu sais bien que tout ce qui n’est pas niçois est étranger, français inclus ! Donc Fine elle vient de faire un mariage gris. Son babi, il l’a épousé pour devenir nissarte !
Le Ficanas : Propi, il y a que toi pour se mêler de ce genre de chose.
Tante Jeanne : Non il n’y a pas que moi. Regarde l’autre au gouvernement, celui qui me donne le girou à forcer d’aller de gauche à droite…

Le Ficanas : Besson.
Tante Jeanne : Il s’attaque aux « escroqueries sentimentales à but migratoire ». C’en est une.
Le Ficanas : Mais il est né où son mari à Fine ?
Tante Jeanne : Saint Laurent du Var. Tu vois ? C’est bien un étranger !
Le Ficanas : Faï tira, ma tante, faï tira. Ils leur restent quoi à vivre ?
Tante Jeanne : Pas à moi mon neveu : A viei cat jouvi rateta.
Le Ficanas : Laisse vivre les vingt ans qui leur reste et on n’en parlera plus.
Tante Jeanne : D’elle non, de lui oui…
Le Ficanas : Et pourquoi ?
Tante Jeanne : Parce que son nouveau mari, il vient d’avoir dix-huit ans ! Ben djugat !

Cagades recueillies par Christian Gallo © Le Ficanas ®

vendredi 16 octobre 2009

Tante Jeanne et feu la CUNCA

Le Ficanas : Ca va ma tante ?

Tante Jeanne : Oui mon neveu,ça va… Comme les impôts…

Le Ficanas : Je suis passé te voir, car il faut que tu arrêtes de dire la CUNCA en parlant de la communauté d’agglomération de Nice Côte d’Azur.

Tante Jeanne : Et tu veux que je dise quoi ? Avant on disait la CANCA.

Le Ficanas : Oui, parce que c’était la Communauté d’Agglomération Nice Côte d’Azur. Ça faisait CANCA. Maintenant c’est la Communauté Urbaine Nice Côte d’Azur.

Tante Jeanne : Alors, je ne suis pas falabraque, ça fait CUNCA.

Le Ficanas : Oui mais ils ne veulent pas. Il faut dire Nice Côte d’Azur !

Tante Jeanne : Da bouon ! Ça change tout le temps. Moi je m’y étais faite à CUNCA. Je ne vais pas m’emboucaner pour si peu.

Le Ficanas : Tu t’étais surtout fait au surnom que tu avais inventé, la Cuncaracha ! Une allusion à la cucaracha.

Tante Jeanne : « La cucaracha, la cucaracha,

Ya no puede caminar ;

Porque no tiene, porque le falta

Marijuana que fumar »

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Le Ficanas : Tu sais ce que cela veut dire ?

Tante Jeanne : « Le cafard, le cafard,

Ne peut plus marcher ;

Parce qu’il n’a pas, parce qu’il lui manque

De la marijuana à fumer »

Le Ficanas : Franchement ma tante, chantonner ce genre de chose. Vis-à-vis de notre communauté urbaine, ça ne fait pas très sérieux ! Les services de presse nous ont dit « Nous vous serions reconnaissant, à l’avenir, ne plus utiliser le terme “CUNCA” et de le remplacer par l’appellation correcte: “Nice Côte d’Azur”. »

Tante Jeanne : Ça fait aéroport. Et toi, tu vas obéir, comme un gentil journaliste babatchou. Moi non. Je dirais donc la Cuncaracha parce que l’on ne doit pas dire la CUNCA. Je ne veux pas leur faire de la peine, mais j’ai envie de les faire bisquer parce qu’ils doivent avoir la bambane !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

dimanche 11 octobre 2009

Tante Jeanne et le métro.

Tante Jeanne : Ah tu es là ?
Le Ficanas : Oui ma tante, quoi de neuf ?
Tante Jeanne : J’ai peur mon neveu, j’ai peur…
Le Ficanas : Encore ? Ce sont les cow-boys ?
Tante Jeanne : Non, c’est le tramway !
Le Ficanas : Tu l’as pris une seule fois pour aller de la Libération à Nice-Etoile ! Je n’ai jamais d’ailleurs compris pourquoi !
Tante Jeanne : Pour porter des gâteaux que j’avais achetés. D’ailleurs ils sont arrivés tout esquichés. C’est pour cela que je ne le reprends pas. Mais ce n’est pas la ligne 1 qui me fait peur. Je m’y suis faite à celle-là. C’est la ligne 2.
Le Ficanas : Elle n’est pas encore construite.
Tante Jeanne : Oui mais tu as vu, une partie sera souterraine. Ce n’est plus un tramway, c’est un métro. De Grosso jusqu’à Arson il faudra caler, ce sera tout en souterrain, et moi ça fait quatre-vingts ans qu’on me dit qu’on ne peut pas le faire à Nice à cause de la nappe phréatique. Dès qu’on creuse, on est dans l’eau. Et qui c’est qui va pomper les pieds dans le batchas ?
Le Ficanas : On a construit le tunnel sous la Manche, il ne prend pas l’eau !
Tante Jeanne : Oui ! mais nous on a les tremblements de terre. Ça va casser le tuyau…
Le Ficanas : Attends, tu as défilé, chaque fois, pour qu’il n’y ait pas le tramway sur la Promenade, et maintenant qu’ils ne le font plus tu râles encore ?
Tante Jeanne : Tourne vire, vire tourne. Je manifestais parce que Estrosi et le journal ils disaient que la majorité des niçois étaient pour le tramway sur la Promenade. Donc il faut bien qu’il y en ait qui soient contre !
Le Ficanas : Et maintenant ?
Tante Jeanne : Maintenant je suis contre le fait qu’on me transforme mon tramway en métro. Moi je n’irai pas dans les souterrains. Toui saben doun venen ma saben pa doun aneren. Je suis une bastian-countrari et fière de l’être !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

vendredi 11 septembre 2009

Tante Jeanne et les flics à roulette.

Le Ficanas : C’était calme depuis quelques jours. Je ne t’ai pas entendu râler ma tante !

Tante Jeanne : C’était la rentrée. Je ne suis pas sortie, avec tous ces bastardons qui traînent dans les rues pour acheter des cahiers et des cartables… Mais enfin, une fois de plus, c’est la police qui va mal.

Le Ficanas : La municipale ?

Tante Jeanne : Adiéou baraca, ils sont devenus handicapés. Ils ne peuvent plus marcher.

Le Ficanas : Qu’est-ce que tu racontes ? Je viens d’en voir trois dans la rue, comme d’habitude, deux qui travaillent et un qui les surveille.

Tante Jeanne : Moi, hier, il m’est monté la boufaïsse ! Dau bouon, j’étais sur l’avenue. Déjà que je fais gaffe avec leur truc qui fait ding-ding et que je n’entends pas.

Le Ficanas : Le tramway !

Tante Jeanne : Propi. Et là, j’en vois deux de la municipale , en uniforme, qui me foncent dessus. Porca misèria ! Un qui me passe à droite, l’autre qui me passe à gauche. Et ils ne s’arrêtent même pas. Ils ne marchaient pas ils glissaient !

Le Ficanas : Ils ont glissé sur quoi ?

Tante Jeanne : Sur des roulettes. Ils tiennent dans les mains un barotou et ils ont sous les pieds deux grandes roues, une de chaque côté, et ils glissent…

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Le Ficanas : Ah oui ! Ce sont des Segway. Tu montes dessus, et quand tu penches le guidon en avant, les deux roues avancent. Ça permet de se déplacer.

Tante Jeanne : Et ils ne peuvent pas prendre une bécane comme tout le monde pour bouléguer ? Qui c’est qui leur a payé le ségueway ?

Le Ficanas : C’est nous. Tu peux t’en acheter un si tu veux pour faire la course avec eux. Ça monte jusqu’à 20 km/h et ça dure six heures sans être rechargé.

Tante Jeanne : Et ça coûte combien ?

Le Ficanas : 5.800 euros.

Tante Jeanne : A paire aquistaire, enfant acabaire. Ne me dis pas qu’on dépense trois millions et sept cent mille centimes de francs pour les faire glisser ? Moi les handicapés, je donne. Tu me connais. Mais on est vraiment obligé de les engager dans la police municipale ?

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

jeudi 3 septembre 2009

Tante Jeanne et l’incendie de la mairie.

Tante Jeanne : Adiéou baraca, ils y ont mis le feu ! C’est tout ce qu’ils ont trouvé pour faire bouger les mikados.

Le Ficanas : Le feu à quoi ?

Tante Jeanne : A la mairie ! J’y étais. Mèfi, je sais tout.

Le Ficanas : Que tu saches tout, c’est normal, mais tu y faisais quoi ?

Tante Jeanne : Je n’étais pas dans la mairie, j’étais en bas entrain de regarder les modèles de tombes, rue Alexandre-Mari. Tu sais, avec la crise du logement et à mon âge, il faut prévoir, faire des choix…

Le Ficanas : Et alors ?

Tante Jeanne : Je me suis décidée pour du blanc, de la pierre, sobre et modeste, comme moi, mais avec…

Le Ficanas : Je te parle de la mairie !

Tante Jeanne : Du troisième étage, on a vu une fumée sortir par une fenêtre. Les pompiers sont arrivés, ils ont fermé la rue. Il y en a un qui m’a même poussée dans un coin. Et là…

Le Ficanas : Là, quoi ?

Tante Jeanne : On a vu les mikados caler du bâtiment, les uns derrière les autres, penauds. Je ne pensais pas qu’il y en eût autant là-dedans. Ils ont tous levé la tête pour regarder la fumée du troisième étage. C’était émouvant tu sais, ils découvraient le ciel pour la première fois. C’était une ode des mikados, une incantation.

Le Ficanas : Mais les mikados c’est une blague de la Perna. Ce sont les employés de la mairie, c’est tout.

Tante Jeanne : Porca misèria, mais il en est sorti près de quatre cents, quand même. Il y en avait qui mastéguaient encore un crayon.

Le Ficanas : Mais pourquoi ça a pris feu ?

Tante Jeanne : Un court-circuit électrique dans le climatiseur, chez le proctologue.

Le Ficanas : Le protocole ! Le proctologue c’est celui qui te regarde le trou, le protocole, le service qui te dit bonjour.

Tante Jeanne : Moi le proctologue il me dit bonjour quand même avant de me regarder…

Le Ficanas : Qu’est-ce que tu veux qu’ils fassent d’un proctologue à la mairie !

Tante Jeanne : Faï tira, ils font, qu’avec des ficanas comme toi, ils ont intérêt à boucher les trous pour que tu ne vois pas tout ce qui se passe.

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

samedi 15 août 2009

Tante Jeanne et le drone écologique

Tante Jeanne : Ah, tu es là ! Tu sais que tu es surveillé en permanence maintenant ?

Le Ficanas : Big Brother est revenu ?

Tante Jeanne : C’est tout comme. Quoi que tu fasses, on te filme. Ça se passe à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Ils ont mis un hélicoptère qui surveille tout.

Le Ficanas : Tu veux parler du drone écologique ?

Tante Jeanne : Qué écologique ! Il est commercialisé par ceux qui ont déjà vendu le taser qu’on a donné aux policiers à Nice.

Le Ficanas : Mais ce n’est pas pareil. Il vole au-dessus du Cap-Ferrat pour voir si les méduses arrivent, si quelqu’un se noie, si un feu se déclenche, si un bateau coule…

Tante Jeanne : T’es vraiment un balourdin. C’est pas ça. En réalité il surveille les milliardaires qui ont des villas sur le cap. Dès qu’ils sortent dans le jardin, on les filme aqui d’aïa. Et puis il y a un babatchou qui est derrière son écran et qui regarde.

Le Ficanas : Et alors, tu n’es pas milliardaire que je sache ?

Tante Jeanne : Heureusement non, tu m’aurais déjà tué pour toucher l’héritage. A paire aquistaire, enfant acabaire. Quand j’étais jeune, avant que je connaisse ton oncle, le soir, avec des amis, on allait à Passable. Et là…

Le Ficanas : Et là tu t’envoyais en l’air avec des garçons !

Tante Jeanne : Oh ! Je suis ta tante quand même. Un peu de tenue ! C’était ça, mais tu n’es pas obligé de le faire remarquer. Maintenant imagine : tu passes la soirée à courtiser une petite, tu la conduis à la plage ou dans un buisson, et au moment fatidique où tu vas être récompensé…

Le Ficanas : …Le drone !

Tante Jeanne : Quelques mètres au-dessus de toi, le machin à hélice, il se pointe et clac, tu es pris en photo. Le lendemain, sur le ouebe, le monde entier te voit entrain de faire tac-tac.

Le Ficanas : Qui veux-tu que cela intéresse ?

Tante Jeanne : Toi, on s’en fout, mais pas forcément celle qui est avec toi ! On va te retrouver en première page de Gala, de Voici, de Closer…

Le Ficanas : Tu as raison, avec le drone, Big Brother est vraiment de retour.

Tante Jeanne : Adiéou baraca. Moi j’abandonne le string pour le « une pièce ». Imagine que je fasse la couverture de Closer et que la voisine voit que j’ai des bourrelets !

Cagades recueillis par Christian Gallo. - © Le Ficanas ®

samedi 25 juillet 2009

Tante Jeanne jette sa télé !

Le Ficanas : C’est quoi cette histoire de télévision ?
Tante Jeanne : Adiéou baraca, je dois la jeter. Elle ne sert plus à rien. Elle ne va plus marcher.
Le Ficanas : Elle n’est pas en panne. Elle n’est pas jeune mais quand même.
Tante Jeanne : Mais non, ce n’est pas ça. Tu as vu Fillon ? On va devoir changer de télé. C’est ce qu’ils ont trouvé pour relancer l’économie : changer la télé. Moi qui ai mis trois ans pour comprendre à quoi servaient les touches de la télécommande, maintenant je dois jeter la télé.
Le Ficanas : Mais c’est parce que l’on passe de l’analogique au numérique terrestre.
Tante Jeanne : Qué numérique ! Ils veulent faire des sous, c’est tout ! Tu crois qu’avec ma retraite, je vais m’acheter une télé neuve ? Atchidenté, surtout cette année avec la crise, la grippe, et tout ce qui va mal…
Le Ficanas : C’est pas de suite. Pour la Côte d’Azur ce sera début 2011. On sera tous en numérique avec la T.N.T.
Tante Jeanne : Ça va péter. Avec un nom pareil, T.N.T. ça ne peut que péter. Tiens, tu connais Joséphine, ma cousine. Pauvre vieille, la T.N.T. elle ne peut pas la prendre. Elle habite à Cap d’Ail, c’est encore le Comté, pas le bout du monde ! Et bien ta T.N.T., là-bas, elle ne l’a pas.
Le Ficanas : Ce sera le cas de 5% du territoire. Ceux-là devront se brancher sur le satellite.
Tante Jeanne : J’ai compris. Il va falloir que j’achète une télé pour rien. Que crompa l’inutil vendra lou néchessairi ! Je vais devoir me passer de tout pour regarder la télé…
Le Ficanas : Mais c’est dans un an et demi ! Tu as le temps de voir venir !
Tante Jeanne : C’est toi que je vois venir. Méfi ! Tu te dis d’ici un an et demi elle sera crevée la vieille ! Ben mon neveu, je suis plus testarde que toi.
Le Ficanas : Mais je ne souhaite pas te voir disparaître !
Tante Jeanne : J’espère bien. Où est-ce que tu prendrais des nouvelles de ce qui se passe à Nice ? À la télé peut-être ? Allez, fai-mi una baieta et ne t’inquiète pas dorénavant j’écouterai la radio.

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

dimanche 12 juillet 2009

Tante Jeanne et le Taser

Le Ficanas : Bon, ma tante, tu ne sors plus !
Tante Jeanne : Comment je ne sors plus ? Je ne vais pas rester enfermée à la maison ? Tu as vu la chaleur ?
Le Ficanas : Dis-moi, on t’a bien posé un pacemaker il y a deux ou trois ans ?
Tante Jeanne : Atchidenté ! Je me sens bien depuis, j’en étais arrivée à un point où je n’avais même plus envie de dire du mal ! Depuis ça va, j’ai repris la forme.
Le Ficanas : Ca s’est vu, et surtout entendu. Tout Nice est au courant. Eh bien, justement, tu ne sors plus maintenant.
Tante Jeanne : Propi, il est malade ce petit ! Tu ne crois pas que je vais me contenter de ton ouébe ? Moi je dois voir du monde.
Le Ficanas : Trop dangereux, ils ont livré cinquante Taser à la Municipale.
Tante Jeanne : Le pistolet aux rayons qui tuent ? Il y a déjà eu 260 morts avec ce truc, je l’ai lu dans le nouvel Obs.
Le Ficanas : Pour ceux portent un pacemaker c’est imparable ! Les trois-quart du temps, ils y restent.
Tante Jeanne : Il est malade Estrosi. Il ne va pas quand même donner ça à ces paillassous. Déjà qu’ils font les cow-boys à fond la caisse en voiture sur les rails du tramway ! Tu traverses l’Avenue, tu te méfies. Tu regardes que le tram, il n’arrive pas, tu attends le coup de sonnette. Et là tu vois une voiture qui clignote, à fond la caisse, qui te fonce dessus : les cow-boys !
Le Ficanas : Ils poursuivent des bandits.
Tante Jeanne : Qué bandits ! Il y a personne devant. Non ! Ils remontent la socca de chez Pipo à toute vitesse pour qu’elle reste chaude ! Maintenant avec le pistolet à rayons, ils vont nous faire estartreque.
Le Ficanas : C’est quoi ça ?
Tante Jeanne : Mais oui le film où ils ont des rayons pour se battre. Adiéou baraca, pour carnaval j’avais préparé un costume d’indienne, je ne le mettrai pas. D’ici qu’ils me prennent en otage… C’est quand même terrible de vivre dans la ville la plus dangereuse de France !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

lundi 6 juillet 2009

Tante Jeanne et les galets de la Prom

Tante Jeanne : Atchidenté mon neveu, tu es courant ? On nous vole les galets de la plage. Bientôt, on va avoir la mer contre le mur. Ca doit être ceux qui veulent une plage de sable ou bien les touristes qui embarquent les galets en souvenir.
Le Ficanas : Mais non, ils sont là tes galets. Je suis passé ce matin, la plage, elle est toujours là !
Tante Jeanne : Tu sais, ça c’est la faute aux bastardons qui s’ennuient. Ils s’asseyent sur la plage et ils balarguent les galets au loin pour faire des rebonds sur l’eau.
Le Ficanas : Le problème, il n’est pas là. Depuis 1950 on rajoute des galets qui sont emportés quand il y a des marées. On va les prendre dans le Paillon. Mais dans le Paillon, il y en a plus assez. Cette année, on en a pris 3.000 M3 mais la mer emporte 50.000 tonnes par an.

Tante Jeanne : Et à quoi ça sert les engins qui font un boucan pas possible ? Va que je te boulègue le galet toute l’année, que je te les porte d’aqui d’aïa ?
Le Ficanas : Ils les étendent. Il y en a moins en hauteur mais on les étale pour garder la largeur à la plage. Il y a déjà une rangée de matelas qui a disparu sur les plages. Si on continue comme ça, dans moins d’un siècle, il n’y aura plus de plage.
Tante Jeanne : Alors ce ne sont pas les étrangers qui les emportent ?
Le Ficanas : Non, c’est la mer…
Tante Jeanne : Propi, qu’est-ce qu’on va faire ? Nice sans galets, c’est comme un baiser sans moustache ! Quand on va se baigner on râle déjà parce qu’il n’y a pas du sable, mais si en plus ils nous virent les galets ! Porca misèria, tout s’en va dans ce monde. Il n’y a plus de galets dans le Paillon, il y en a plus dans le Var, on va faire quoi ?
Le Ficanas : Alors, Veronique Paquis, à la mairie, elle l’a annoncé : on va faire un appel d’offre pour acheter des galets. Un million d’euro, ils vont dépenser pour les rajouter sur la plage.
Tante Jeanne : Mèfi, ne me dit pas que l’on va aller se baigner en marchant sur les galets des autres ! Ne me dit pas que pour aller à la mer je vais escagasser des galets que je ne sais pas d’où ils viennent ! Tu sais Ficanas, tout se perd, on ne respecte plus rien. Tu veux que je te dise : Ils ont intérêt à les laver avant les galets, sinon moi, je ne m’assoie plus sur la plage !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

samedi 4 juillet 2009

Tante Jeanne, le pif et le flair

Tante Jeanne : Ah tu es là ! Ils ne t’ont pas mis en prison ?
Le Ficanas : Pourquoi voudrais-tu que j’aille en prison ?
Tante Jeanne : Tu n’as pas lu « 20 minutes » ?
Le Ficanas : Non, mais quel rapport avec moi ?
Tante Jeanne : Ce qu’il a dit Estrosi : « La police agit au flair, pas au pif ! ». Avec le nas que tu te trimballes, je me suis dit ce babatchou il me l’ont mis à la rue de la Gendarmerie.
Le Ficanas : Je sais le Ficanas, ça veut dire celui qui met son nez partout. Je ne suis pas le seul à sentir les choses, la preuve, la police aussi.
Tante Jeanne : Oui mais ton nez, ce n’est pas un nez mon petit, c’est un pic, c’est un cap, que dis-je : un cap ? C’est une péninsule !
Le Ficanas : Tu ne vas pas me refaire Cyrano !

Tante Jeanne : Oh ! Faï tira, moi je disais cela pour te rendre service. Une police qui travaille au pif. Tu te rends compte ?
Le Ficanas : Justement, Estrosi il a dit qu’elle travaillait au flair.
Tante Jeanne : Et ça sent quoi ? La bordille, comme dans le vieux-Nice ? mais il fait quoi Estrosi ? L’autre jour tu me dis qu’il était devenu le ministre de la ministresse de l’industrie ?
Le Ficanas : Il fait tout. Il est ministre délégué, député-maire de Nice, président de la cuncaracha. Ah ! il n’est plus au Conseil Général.
Tante Jeanne : Ah bon ? Il était encore à Saint-Etienne de Tinée ? Alors, ils ont fait les élections ?
Le Ficanas : Non. C’est sa suppléante qui l’a remplacé, Caroline Murris.
Tante Jeanne : Et c’est qui ta Murris ?
Le Ficanas :Une belle femme de trente ans. Elle vient d’avoir une petite fille. Son père, il était déjà conseiller municipal à Saint-Etienne de Tinée.
Tante Jeanne : Ah bon. C’est une affaire de famille. Ne le répète pas, mais on dit des Corses. Hé bien, balin-balan, on est aussi bon qu’eux. Chez nous, les politiques, ils ont le sens de la famille.
Bon, tout cela ça ne me rassure pas pour ton pif. D’être un Ficanas, c’est dangereux. Tu continues et ils vont t’exiler à Blausasc.
Le Ficanas : Mais je ne dis du mal de personne !
Tante Jeanne : Toi non ! Mais moi oui ! Mèfi, tu devrais être un peu moins niocou. Quand on est une marida lenga, ça se transmet dans les gènes.

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

jeudi 25 juin 2009

Tante Jeanne et les ministres de l’industrie

Le Ficanas : Qu’est-ce qui t’arrive de si urgent ma tante ?
Tante Jeanne : A moi ? Rien. Mais une fois de plus tu fais la merde can, tu t’es fait roulé dans la farine…
Le Ficanas : Moi ? Pourquoi cela ?
Tante Jeanne : Tu as vu qu’ils nous ont envoyé Estrosi à Paris ?
Le Ficanas : Il en rêvait. Il doit être content.
Tante Jeanne : Oui ! Mais lui aussi il s’est fait avoir. Ils l’ont nommé Ministre de l’Industrie.
Le Ficanas : C’est bien. Le pays a besoin d’être industrialisé pour faire face à la mondialisation.
Tante Jeanne : Oui. Ça c’est bien, mais le problème, c’est qu’il y en a déjà un de ministre de l’industrie. Tu dois penser comme tous les babatchou que je suis une vieille qui radote et qui n’y comprend rien. Alors, je suis allée sur le ouèbe. Et là j’ai vérifié : Christine Lagarde, ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi.
Le Ficanas : Tu es tombé sur un site qui n’est pas mis à jour.
Tante Jeanne : Celui du gouvernement français, mis à jour ce matin ! On a deux ministres de l’industrie, la Lagarde et l’Estrosi. Lequel est le bon ?
Le Ficanas : Tu es vraiment une mauvaise langue. Que veux-tu que l’on fasse de deux ministres de l’industrie ? Quoique, avec le retard qu’il y a, ce n’est peut-être pas du luxe. Attends je vais vérifier. Ce n’est pas possible tes cagades.

Tante Jeanne : Qué Bèstia, vas-y, vérifie… Moi je te dis, Estrosi il va faire le mourré quand il va s’en rendre compte…
Le Ficanas : Ça y est. J’ai trouvé, Estrosi, il n’est pas ministre de l’industrie, il est Ministre auprès de la ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, chargé de l’Industrie. C’est son titre officiel.
Tante Jeanne : Ben djugat, j’ai raison : Il y en a deux. Une qui est ministre de l’industrie et l’autre, ministre chargé de l’industrie. Eh bien, si on ne devient pas industrieux, comme disent les français…
De toute façon, à Paris, il n’ira pas.

Le Ficanas : Il est obligé, il est ministre.
Tante Jeanne : Mais non ! Il l’a dit l’an passé : « Nice sera l’objet de toute mon attention. Pour gagner le pari d’un nouveau souffle pour Nice, je me consacrerai uniquement et totalement à la gestion de ma ville ».
Le Ficanas : Ça c’est vrai, il a même rajouté « Nice sera demain ma seule priorité ».
Tante Jeanne : C’est dommage parce qu’Estrosi il vient d’une grande ville industrielle avec les hauts fourneaux, la mécanique, les usines partout.
Le Ficanas : Ah bon ? Il vient d’où ?
Tante Jeanne : Ben ne fait pas le barbalucou, il est nissarte, comme toi et moi, ensuqué !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

vendredi 19 juin 2009

Nice : Tante Jeanne et la bourka

Tante Jeanne : Ah, mon neveu, tu es là ! J’ai eu peur tu sais !
Le Ficanas : Qu’est-ce qui t’arrive ?
Tante Jeanne : Je suis allée au Casino…
Le Ficanas : Et tu as perdu ! Combien ?
Tante Jeanne : Soixante-treize euros cinquante. Mais ça c’est normal, je ne suis pas allée au casino où l’on peut gagner, mais dans celui où l’on perd toujours, celui des Empereurs, derrière Nice-Etoile. Atchidenté, là, tu rentres et tu as moins de sous en sortant à tous les coups.
Le Ficanas : Tu t’es fait agressée ?
Tante Jeanne : Mais non. Je cherchais le canard-wc. Tu sais à force de faire dessaler le bacala dans la chasse à eau des cabechs pour le stockfisch, c’est la cuvette qui sent le poisson. Bon, je trouve l’allée des carnards-wc, et là, christou, un grand sac noir !
Le Ficanas : Tu étais au rayon des sacs-poubelles !
Tante Jeanne : Laisse moi finir ! Non, le sac noir il bougeait. Il y avait quelqu’un dedans avec des mains gantées de noir comme dans le fantôme du Louvre.
Le Ficanas : Ah ! C’est une burka !
Tante Jeanne : Qué bourka ! Le sac, il se retourne. En haut, une grille et, derrière, deux yeux qui me regardent. Et je vois le sac qui s’avance vers moi.

Le Ficanas : Et tu as fait quoi ?
Tante Jeanne : J’ai pris la poudre d’escampette, moi tout ce noir, ça me donne la babarote. J’ai filé à la caisse et je suis sortie toute escaguassée. Mais c’est quoi ces déguisements ? Ils ne vont pas nous faire carnaval au mois de juin ?
Le Ficanas : Mais non. La burka c’est la tenue des femmes musulmanes afghanes. C’est pour que ne puisse pas les voir, que les hommes ne les désirent pas.
Tante Jeanne : Ils ne sont pas prêts de les désirer ! Tu irais draguer un sac-poubelle toi ? Faut jeter un peu de broumego pour attirer les hommes. Si je n’avais pas acheté le bikini, ton oncle, il ne m’aurait pas sauté dessus à coco-beach, et toi, tu ne serais pas là.
Le Ficanas : Je ne suis pas ton fils mais ton neveu !
Tante Jeanne : Faï tira. Mais ces pauvres femmes pourquoi elles mettent ça ? Elles sont punies ?
Le Ficanas : Peut-être. Certains disent que c’est une question de religion, d’autres de tradition, récente d’ailleurs. En fait, ça permet au mari de les conserver à la maison. Il n’y a que lui qui en profite.
Tante Jeanne : Qué cagade ce truc. Et elles font quoi sous leur bourka toute la journée ? Elles se grattent la mounine ? Moi je rencontre le mari, je sors le baroutou et je tape… Je lui fais tellement de badoles que c’est lui qui va rester enfermé. Pauvres femmes…. Ça fait peine.
Allez, zou ! Je retourne à Casino. Parce qu’avec ça, le canard-wc, je ne l’ai pas acheté et si ça sent encore, je vais croire que c’est ton oncle qui a un problème et je lui fais faire des analyses.

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®

dimanche 31 mai 2009

Nice : Tante Jeanne a peur

Le Ficanas : Alors Tante Jeanne qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu ne sors plus ? C’est la santé ?
Tante Jeanne : Mais non mon neveu, la santé ça va ! C’est la peur !
Le Ficanas : La peur de quoi ? Tu as été menacée ?
Tante Jeanne : Non, tant que je suis à la maison, je ne crains rien. Mais, si je sors, avec tout ce qui se passe… Je me fais tout livrer, je me calfeutre.
Le Ficanas : Mais il se passe quoi ?
Tante Jeanne : Les bandes de voyous qui déferlent sur la ville, il y en a partout. Tu ne peux plus aller dans les rues. Moi, à mon âge, je ne cours plus comme avant. S’ils me coincent, je suis foutue. Tu as écouté, le Président, le Maire ? Ils essayent de faire quelque chose, mais ils ne peuvent pas mettre un policier derrière chaque bastardon quand même !

Le Ficanas : Mais Estrosi il rajoute six cents caméra à Nice !
Tante Jeanne : Et alors ? Qui va regarder les écrans ? Un babatchou qui va regarder le cul des touristes sur la Promenade ? Un falabreaque qui attend le coup de canon pour se faire une anisette ? Et comment il va regarder six cents écrans en même temps ?
Le Ficanas : Là, tu es de mauvaise foi.
Tante Jeanne : Qué de mauvaise foi, qu’est-ce qu’il en a à foutre d’une pauvre vieille comme moi qu’il ne connaît même pas ! Je n’ai pas fait la estaraque moi ! Ne parle plus de ça tu me fais monter le cristou !
Et mon petit-neveu, tu es au courant ?
Le Ficanas : Non. Qu’est-ce qu’il a fait ?
Tante Jeanne : Kevin (où ils sont allés chercher un nom pareil !), c’est un pantaï, enfin c’est ce que je croyais. Eh bien, maintenant, pour aller à l’école, il va devoir passer sous un portique pour détecter les métaux qu’il a sur lui ! Un compas, et hop ! On l’embarque ! Niocou comme il est, on va l’embarquer tous les jours. Sa mère, elle va passer sa vie à aller le chercher à Auvare !
Le Ficanas : Mais non ! Ce sont des détecteurs de métaux pour éviter que l’on fasse rentrer des armes à l’école !
Tante Jeanne : Tu vois qu’ils ont des armes dans les écoles ? Et tu veux que je sorte avec une maternelle à l’angle de la rue ? Arrête de me faire bisquer. Tu sais bien que c’est devenu dangereux de sortir. Même les gamins qui s’y mettent ! Propi, qu’ils collent un flic derrière chaque gamin pendant qu’ils y sont !
Le Ficanas : Justement, Estrosi il a dit qu’il allait créer une « brigade de prévention en milieu scolaire au sein de la police municipale ». Il a dit qu’il voulait “sanctuariser” l’école.
Tante Jeanne : Qué sanctuarisé ? Il ne va pas faire des saints de tous les paillassous qui traînent dans les écoles ? Ils ne vont pas nous faire des sanctuaires aqui d’aïa. Déjà que les églises sont vides, ils vont finir par vider les écoles.
Le Ficanas : Le Maire, il veut faire de Nice « un laboratoire national de la sécurité ».
Tante Jeanne : Ecoute, je t’aime bien, mais change le titre de ton journal. Ne met pas le ficanas, met le stassi ou le ravi. Tu vois pas qu’on est entrain de te rouler dans la farine mon neveu ? Tu vas finir par ressembler à une merda de can. Si je ne sors pas, c’est pas parce que j’ai peur de me faire attaquer, c’est parce qu’il me monte la boufaïsse à les voir faire leur cinéma ! Le cinéma, c’est à Cannes, pas à Nice. Tu veux que je dise, tourne vire, vire tourne, je n’aime pas le film !

Cagades recueillies par Christian Gallo - © Le Ficanas ®